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Ukraine

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Comme pour beaucoup de pays, notre premier contact avec l’Ukraine est la frontière et plus particulièrement le poste de douane. Nous passons d’abord sans encombre la frontière russe puis attendons patiemment à la barrière ukrainienne. Après un contrôle des passeports et une fouille du camping-car, nous commençons à nous demander ce que nous attendons. Je vais faire la queue à un guichet pour avoir un tampon qui m’est donné après que le fonctionnaire ai noté, à la main sur un cahier, les numéros du camping-car et des passeports. Comme quoi l’informatique n’ai pas encore arrivée partout. Au retour du guichet je vois un douanier qui m’explique ouvertement que si nous voulons partir maintenant, il suffit de lui glisser quelques billets, ce qu’un autre automobiliste fait pendant que nous discutons. Je refuse et me voilà en train de faire à nouveau la queue pour obtenir un autre tampon. Après 3h30 de diverses démarches dont la plupart consistaient à avoir un tampon sur un petit bout de papier, nous sommes autorisés à partir. Nous arrivons à la dernière barrière où nous donnons le fameux papier multi-tamponné à un douanier qui le prend et le met …à la poubelle. CQFD !!

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De l’autre côté de la frontière, la route est meilleure, sans trou et avec du marquage, presque normal. C’est un soulagement car même si nous avons pris au plus court depuis Souzdal, nous avons quand même mis trois jours pour arriver en Ukraine. Nous avons l’impression d’être dans l’ouest américain. La route est droite, un virage de quelques degrés tous les quarante kilomètres et presque pas âme qui vive en dehors des poids lourds. La seule différence réside dans le paysage. Ici, point de pitons rocheux sur fond de désert minéral mais des étendues immenses de blé, orges, maïs et seigle. Les champs sont si grands que même ceux de la Beauce semblent réduits à un simple timbre poste.

Nous parcourons rapidement la distance qui nous sépare de Kiev. La capitale Ukrainienne comporte un petit centre historique sur les hauteurs du Dniepr mais avant d’aller le visiter, nous établissons nos quartiers au bord du fleuve sur une des nombreuses îles formées par ses bras.

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Notre première surprise réside dans le nombres de fonctionnaires de police présent dans la ville. Et ils ne font pas de la figuration car nous les voyons effectuer de nombreux contrôles. En gros il y en a un par rue. Ce qui nous incite à trouver une place de parking on ne peut plus conforme.
Nous partons visiter quelques bâtiments remarquables : L’église de St Andrew construite d’après les plans de Rastrelli (c’est lui qui a fait pas mal de palais à St Petersbourg), le monastère du dôme d’or de St Michaël et la cathédrale de Ste Sophie.

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Mais c’est le Kyiv Pechersk Lavra qui nous marque le plus. Cette ville dans la ville fondée au XIème siècle regroupe un nombre important de monuments religieux. Le plus surprenant est l’ensemble de catacombes qui abrite ossuaires et chapelles. Nous rentrons par une sorte d’église et descendons juste après un vestibule. Les couloirs sont bas, si étroits qu’il est difficile de s’y croiser et les chapelles sont petites, voûtées et sombres. L’éclairage n’est présent que par les cierges des fidèles et l’atmosphère est moite, chaude, presque suffocante. Du coup, la dévotion que nous sentons, par ailleurs habituellement forte, se trouve ici exacerbée. Les enfants n’étaient pas trop rassurés, nous n’avons pas eu besoin de les emmener au train fantôme en sortant !

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Le reste du centre ville est plutôt aéré et plaisant avec quelques belles bâtisses comme l’opéra et des parcs où nous rencontrons des français expatriés. Notamment une dame du Gers qui vit ici depuis trois ans. En revanche, la physionomie de la ville change dès que nous nous éloignons du centre ville historique. Les barres en béton prennent place haut dans le paysage quelque soit la direction où porte le regard et l’image est ternie par le manque de propreté. Non pas que les gens jettent les déchets partout (encore que les bords du Dniepr sont assez sales) mais plutôt que les poubelles pleines ne sont pas ramassées.
Nous quittons donc Kiev assez vite, animés il est vrai par l’envie de nous prélasser au bord de la mer pour se rafraîchir des températures qui ont fortement grimpé en une semaine.

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Si les champs de culture constituent toujours le paysage, celui-ci change un peu car les champs de blé verts au nord de Kiev sont ici bons à moissonner (à l’aide de trois moissonneuses par champs). Puis les céréales laissent peu à peu place à des vergers et des maraîchers. Quand nous rentrons en Crimée, ces derniers perdent du terrain au profit de vignes. Nous trouvons notre première plage au bout d’une piste d’où émane, au fil des kilomètres, un sentiment de bout du monde. Plus au sud le paysage change encore et nous voyons poindre des montagnes.

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Il y a peu de grandes villes et celles-ci ne présentent guère d’attraits particuliers pour nous. Elles possèdent en effet pas mal d’infrastructures d’hébergement et malheureusement tout ce qui va avec (boutiques de gadgets, bouchons dans les rues, prix plus élevés…). En revanche, le littoral étant assez accidenté, elles n’ont pas vraiment de plages, juste quelques mètres carrés de galets littéralement pris d’assaut. Du coup nous n’y passons pas beaucoup de temps. C’est surtout vrai pour Sébastopol dont la visite nous a déçu mais où nous avons quand même pu trouver un endroit sympa pour dormir en haut de falaises.

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Au cours de notre tour du littoral, nous faisons une incursion dans les terres, au pied de la chaîne de montagnes qui termine l’extrémité sud de la Crimée, pour visiter l’église troglodyte de Bakhchyssarai. Celle-ci est creusée dans les falaises d’une petite vallée où se trouve aussi une belle mosquée. D’ailleurs, l’ambiance de cette vallée est très nettement orientale aussi bien dans les restaurants que dans les boutiques aux bords de la route. Nous avons un peu l’impression d’avoir changé de pays en quelques kilomètres.

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Nous arrivons ensuite à Yalta qui est la ville la plus animée de la côte. Elle possède une rue en front de mer assez sympa mais quasiment pas de plage (il faut dire que les montagnes hautes de 1500m tombent franchement dans la mer et ne laissent pas de place à grand chose) et bien trop de monde à nos yeux. Nous poursuivons donc le bord de mer à la recherche d’un coin plus tranquille. Heureusement ça ne manque pas et nous le trouvons un peu avant Sudak. Là, le relief est moins important et offre quelques plages de galets qui s’improvisent en autant de camping sauvage. L’ambiance qui règne nous rappelle ce qui existait en France il y a trente ans et plus, et que nous ne voyons plus (s’il y en a qui connaissent des endroits où c’est encore comme ça de nos jours, nous sommes preneurs). Pour les commodités, un grand trou au milieu de quatre palettes et une remorque de tracteur remplie d’eau et c’est tout. La plupart sont en tente mais beaucoup dorment dans les voitures ou sur la plage. Forcément, barbecue autorisé. Bref, le pied, même si le temps était plutôt à l’orage, pour prendre le temps de prendre son temps et de voir passer les dauphins au petit matin (d’ailleurs ils aiment bien le sud de la Crimée car nous en avons vu à trois endroits différents).

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A Sudak, nous visitons une forteresse en haut de laquelle nous avons une jolie vue sur la côte.

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Un peu plus loin, le paysage change encore. La végétation devient plus aride et les collines n’ont plus que de l’herbe. Nous profitons encore de la plage avant de se préparer à remonter vers le nord.

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Nous sortons de Crimée en traversant des paysages de champs de tournesol et longeons la côte en direction d’Odessa. Cette ville (et son port, le plus important de l’ex URSS), qui fut fondée par la tsarine Catherine II, est aujourd’hui l’une des plus trois plus grande ville d’Ukraine. Autant dire qu’il y a du monde et que l’horizon est ponctué de bateaux de marchandises en tout genre. Le centre ville s’avère assez sympa à visiter avec de larges rues bordées de maisons et d’immeubles de tous les styles, ce qui fait assez patchwork, sans toutefois nous émerveiller.

Après Odessa, nous prenons la direction de la frontière Moldave. Loin d’être inoubliable, notre séjour en Ukraine restera néanmoins marqué par l’ambiance particulière qui règne sur les plages/campings que nous avons vu en marge des stations balnéaires qui attirent, elles, bon nombres de russes et biélorusses. Nous avons également adoré faire nos courses car la plupart des commerces alimentaires consiste en une planche posée sur deux pierres le long des routes. Les produits viennent tout droit des champs ou des fermes et seuls les laitages manquent à l’appel.

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