Roumanie : Le maramures

Le Maramures est une région agricole et montagneuse au nord de la Roumanie où les gens ont longtemps vécu en autarcie en raison de son éloignement et de son enclavement. Elle échappe encore au machinisme et au modernisme et le travail manuel comme les traditions sont bien visibles dans les villages.

Au moment d’arrivée dans cette région, nous sommes contactés via le blog par une famille de Marseille qui, voyageant un an en camping-car, se trouve aussi en Roumanie. Nous nous donnons rendez-vous à Viseu de Sus, petite ville au pied d’un grand massif forestier qui a la particularité de posséder l’un des rares trains à vapeur en activité pour le transport du bois, bien que cette activité laisse de plus en plus la place au tourisme.

Nous faisons donc la connaissance de la famille Oudin qui, avec ses trois enfants dans les âges de Lilou, Yohan et Mia était attendue avec impatience, avant d’effectuer un balade d’une demi-journée dans la vallée de la Vaser au son du sifflet à vapeur.

Une fois rentrés en gare, nous partons dans la vallée de l’Iza. Celle-ci est ponctuée de villages où les gens sont en habits traditionnels et où l’on rencontre le bois sous toutes ses formes : Maisons, portails sculptés souvent plus riches et majestueux que la maison qui se trouve derrière, et de très belles églises. Nous y voyons aussi des arbres à casseroles qui signifient traditionnellement que la dot est rassemblée pour que la fille de la maison puisse se marier.

Nous visitons l’église de Leud qui affiche près de 650 ans d’âge. L’intérieur est vraiment sympa car de la chaleur du bois associée aux couleurs des tissus et des tapis qui recouvrent les sièges et le sol, émane une gaîté qui tranche avec nos églises.

A Barsana, nous visitons le monastère. Datant du XIVéme siècle, il fut détruit pendant la période communiste. Il fut reconstruit récemment, naturellement en bois, et l’assemblage des poutres qui composent l’ossature de chaque bâtiment est stupéfiant.

Nous faisons des pauses qui sont propices aux jeux pour les enfants et aux discussions sur… les voyages (étonnant ça !!) pour les grands.

Nous allons ensuite à Sapinta visiter un curieux cimetière où les tombes sont décorées de médaillons sculptés et peints en fonction de la personne décédée. Des épitaphes humoristiques complètent l’ensemble qui est chatoyant. D’ailleurs, le lieu est appelé le cimetière joyeux.

Après cette parenthèse joyeuse, nous allons à Sighetu Marmatei pour visiter le musée des victimes du communisme et de la résistance. Forcément l’ambiance change un peu d’autant que le musée est installé dans la prison de la ville qui a vu passer bon nombre d’intellectuels roumains qui, pour beaucoup, ont fini dans la fosse commune à la sortie de la ville.

Après cette visite, et non s’en avoir fait un dernier barbecue, nous disons au revoir à la famille Oudin qui continue sa longue, tortueuse et heureuse route vers le levant tandis que nous partons vers le sud. Nous avons quand même un petit pincement car ils n’en sont qu’au début de leur périple tandis qu’il ne nous reste plus que quelques semaines.

Nous partons donc vers le sud en empruntant la vallée de Cosau qui va nous permettre de quitter le Maramures par le chemin des écoliers. Nous faisons une halte à Calnesti et Budesti pour admirer des églises en bois vieilles de plusieurs siècles dont les intérieurs sont toujours aussi chaleureux.

Nous profitons encore de ces villages où le temps semblent s’écouler moins vite et à la sortie de l’un d’eux, tombons sur un spectacle traditionnel de chant et de danse accompagnés d’un violon et d’une guitare.