De la république Tchèque au Danemark

Après la frontière avec la république Tchèque, nous continuons à suivre l’Elbe. Le Fleuve passe au milieu de collines qui deviennent de plus en plus grosses pour former bientôt des petits monts aux falaises abruptes. Nous sommes dans la Suisse Saxonne qui n’est pas sans rappeler la Suisse Normande (les sapins en plus et l’Elbe plus grosse que l’Orne).

Le belvédère du Bastion offre un point de vue magnifique sur la vallée et les rochers de grés qui se dressent comme des tours.

A la sortie de ces collines se dresse la ville de Dresde. Capitale de la Saxe, l’une des régions les plus riches d’Allemagne, elle regorge de somptueux monuments baroques. Cependant, la ville a été presque entièrement détruite lors de la seconde guerre mondiale et la reconstruction reste encore d’actualité aujourd’hui.

Sur certains monuments comme la cathédrale Notre Dame, il est facile de repérer les pierres d’origines des pierres neuves plus claires, et de constater qu’il ne restait pas grand chose au lendemain de la guerre.

Les rues accumulent les bâtiments remarquables comme le Zwinger (château), l’opéra, une autre cathédrale, le château de la résidence... Bref, nous étions très surpris de cette richesse que nous ignorions totalement avant de venir. De plus, le tout borde l’Elbe dont les berges sont aménagées avec pas mal d’espaces verts.

L’endurance des enfants a été mise à rude épreuve !

De Dresde, nous prenons la direction de Berlin. D’une part c’est sur la route et d’autre part Berlin fait partie des villes que nous voulions visiter un jour ou l’autre.

En arrivant nous sommes étonnés de la facilité avec laquelle nous pouvons circuler et nous garer (même avec un engin de sept mètres). Après la seconde guerre mondiale, la ville a été reconstruite avec de larges artères et le nécessaire pour l’automobile. Cependant, la part belle est faite au espaces verts et nous trouvons à dormir dans le quartier du Charlottenburg à la lisière d’une forêt comparable à celle de Marly le roi.

Berlin offre deux visages. Le premier est celui de la capitale historique de l’empire d’Allemagne, en témoignent les nombreux monuments d’époque, là encore restaurés ou reconstruits après 1945 : La porte de Brandebourg, seule survivante des portes d’entrées de l’ancienne ville, le forum Fidericianum avec l’opéra et des palais, la cathédrale, la place Gendarmenmarkt avec encore des cathédrales et la liste est longue.

Le deuxième est celui de son histoire récente. D’ailleurs celle-ci nous à sembler prendre le pas sur tout le reste car elle est toujours en cours. Divisée en quatre en 1945 (France, USA, Angleterre et URSS) qui deviendra Ouest/Est en 1948 avec la fusion des trois secteurs occidentaux, les deux parties n’évoluent pas du tout de la même façon. Pire, avec l’érection du mur en 1961, certains secteurs de l’Est sont rasés pour laisser un no man’s land suffisamment grand. Si bien qu’aujourd’hui, vingt-quatre ans après la chute du mur, une bonne partie est à reconstruire et la ville est un énorme chantier. Il y a des grues partout et les travaux concernent des quartiers entiers.

Du coup on trouve des réalisations modernes dont certaines sont très réussies comme le complexe Sony recouvert d’un toit en fibre de verre chapeautant une grande place.

Même s’il ne reste presque rien des quelques cent cinquante-cinq kilomètres de mur qui isolait la partie occidentale, des mémoriaux et des musées en retracent l’histoire et permettent un éclairage sur les conditions de vie des berlinois à cette époque et au-delà, des tensions en pleine guerre froide.

Un mémorial de l’holocauste a vu le jour en 2005. Il se compose d’un champ de stèles sous lesquelles un musée est aménagé. Nous ne nous sommes pas trop attardés car les enfants étaient vraiment trop jeunes mais le peu que nous en avons vu nous a laissé plein d’effroi. Idem pour la topographie de la terreur qui est une exposition sur les systèmes répressifs du troisième Reich.

A notre arrivée à Berlin, nous avions réservé pour visiter le Reichstag. A cette période creuse, nous avons pu avoir un créneau dans la semaine. Ce bâtiment qui est l’équivalent de notre assemblée nationale illustre bien la transformation de la ville entre histoire et modernité. Sur le bâtiment historique, l’architecte Norman Foster a ajouté un troisième étage résolument moderne qui s’insère à merveille.

Au sommet une coupole de verre abrite un dispositif pour capter la lumière et l’orienter dans la salle plénière, de même qu’un système de refroidissement par forte chaleur.

En repartant de Berlin, nous avons déjà envie d’y revenir dans quelques années pour voir son évolution. Pour l’heure, nous allons à Postdam, ville toute proche qui fut une cité courue des anciens rois de Prusse. Si le centre ville avec sa place du nouveau marché et le quartier de hollandais offre de jolies rues, c’est surtout son grand par et ses châteaux qui retiennent notre attention.

D’abord le nouveau palais avec son style baroque et son imposante façade.

Ensuite, et surtout, le château de Sans-souci magnifiquement mis en valeur par l’architecture paysagère du parc.

Nous partons ensuite pour Hambourg. Deuxième ville du pays, elle est surtout connue pour son important port de commerce même si elle n’est pas proche de la mer. A l’instar de la Garonne dans l’estuaire de la Gironde, l’Elbe prend ici des proportions telles que d’immenses porte-containers remontent jusqu’ici.

La ville est composée d’une multitude d’îles, d’où de nombreux canaux, et les bâtiments se parent pour beaucoup du rouge de la brique.

Il y a quelques beaux bâtiments et deux lacs situés près du centre ville qui agrémentent la promenade. Mais les enfants retiennent surtout le passage au Miniatur Wunderland. C’est un univers de trains et d’avions miniatures qui évoluent dans des décors de différents pays. C’est très bien fait avec une mention spéciale pour l’aéroport devant lequel nous aurions pu passer la journée : Les avions décollent et atterrissent réellement, se garent et changent de passagers avant de repartir quand c’est à nouveau leur tour. Une quarantaine d’avions se croisent ainsi, de jour comme de nuit (la salle de plonge périodiquement dans le noir), comme en vrai.

Après Hambourg, nous passons par Lübeck. Egalement en briques rouges et entourée d’eau, elle possède de belles portes d’entrées et jolies ruelles pavées.

Pour rejoindre le Danemark, nous optons pour la voie maritime. Nous souhaitons en effet privilégier les îles à la partie continentale. Nous allons donc, via un pont, sur la petite île allemande de Fehmarn afin de prendre un ferry pour le Danemark. Si sur la carte il n’y a pas grand chose, le chemin est connu et emprunté. A tel point que la 2x2 voies s’arrête littéralement sur les quais du port où les ferry-navettes nous embarquent tous : Voitures, camping-car, camions et même …le train qui attendait sur sa voie à côté de nous (nous pensions au départ qu’il attendait des passagers).

Nous connaissions peu l’Allemagne (uniquement la Bavière). Nous en ignorions l’étendue de son patrimoine. Il s’avère vraiment riche et varié allant de l’histoire ancienne aux événements récents. Plein de choses seraient encore à voir mais même si nous disposons de beaucoup de temps, nous ne pouvons pas tout faire !